Les archives des directions et chefferies du génie ont été conservées jusqu’en 1989 par les directions des travaux du génie. Ces dernières, aujourd’hui remplacées par les établissements du génie, découlaient directement de l’organisation administrative mise en place à partir de 1691.Jusqu’en...
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Les archives des directions et chefferies du génie ont été conservées jusqu’en 1989 par les directions des travaux du génie. Ces dernières, aujourd’hui remplacées par les établissements du génie, découlaient directement de l’organisation administrative mise en place à partir de 1691.Jusqu’en 1691, les places fortes du royaume étaient réparties entre le département de la Guerre (fortifications de terre) et le département de la Marine (fortifications de mer), chacun disposant de sa propre administration. Les décès successifs du marquis de Seigneley (3 novembre 1690), secrétaire d’État à la Marine et du marquis de Louvois (16 juillet 1691), secrétaire d’État à la Guerre, finissent par entrainer la réunion des ingénieurs du royaume en une seule administration. Le 21 juillet 1691, Louis XIV crée le « département des fortifications des places de terre et mer ». Le lendemain, il nomme Michel le Peletier de Souzy directeur des fortifications. Ce dernier va alors travailler à l’organisation de ce quasi-ministère.Les fortifications sont regroupées en 23 directions à la tête desquelles sont placés des directeurs des fortifications. Leur nombre a évolué au fil du temps : 12 en 1776, 20 en 1790, 36 en 1811, 20 à 25 dans les années 1815-1870, 30 en 1891 dont 3 en Algérie et 1 en Tunisie. Les postes de directeur des fortifications sont occupés par des colonels ou lieutenant-colonel (décret du 17 octobre 1882).Chacune de ces directions est divisée en des circonscriptions plus réduites, les chefferies, nommées ainsi car placées sous le commandement d’un « chef du génie ». Une chefferie regroupe généralement plusieurs places. Son rôle est de gérer le domaine militaire de l’État en prenant en charge les opérations de surveillance, d’extension et de réduction. Le chef du génie est également responsable de la préparation, de l’exécution et de la comptabilité des travaux. Il est supervisé par le directeur des fortifications qui contrôle et approuve l’exécution des travaux.Les chefferies sont généralement impactées par les évolutions scientifiques et technologies de leur époque, notamment à partir du XIXe siècle : développement des voies ferrées, aérostation, colombiers militaires, etc. Elles suivent à leur échelon les mouvements portés au niveau national : création d’un 5e régiment affecté spécialement au service des chemins de fer (loi du 11 juillet 1889), création d’une école d’instruction aérostatique à Chalais (décret du 25 septembre 1888), réorganisation du service des colombiers militaires (décret du 13 octobre 1888) pour assurer la communication de l’armée en temps de guerre, etc.Après la Seconde Guerre mondiale, les directions des fortifications deviennent les directions des travaux du génie (D.T.G), tandis que les chefferies sont remplacées par les arrondissements des travaux du génie (A.T.G).